La naissance de l'individu souverain : de « l'enchaînement des personnes » à la DeSoc sous une gouvernance compétitive.

Rédigé par : LXDAO

Cet article est le dernier chapitre de la “Trilogie de la civilisation blockchain”, visant à esquisser les contours d'une société décentralisée (DeSoc). Nous pensons que la civilisation est en train de subir un transfert de matrice : passant de l'ère atomique à l'ère binaire. Dans ce contexte, Ethereum montre un potentiel pour devenir le cadre de base de la civilisation - un “système corrigible” permettant aux institutions sociales d'itérer de manière continue dans un environnement à faible coût et programmable.

La limite supérieure de ce cadre commence par son unité de base - l'homme. Cet article soutient qu'à mesure que les RWA (actifs réels) commencent à être mis en chaîne à grande échelle, la cartographie globale de la culture et des RWO (organisations du monde réel) sera conditionnée par « l'enchaînement des personnes ». L'identité, le crédit, les compétences et les relations sociales des individus doivent pouvoir être mappés de manière fiable, transférés librement et combinés, afin de réaliser la reconstruction de la structure sociale sur la chaîne.

Ainsi, cet article explique le DeSoc centré sur le « individu souverain » à travers trois systèmes : identité, économie et gouvernance. L'individu peut migrer à faible coût entre plusieurs DAO (villes numériques) grâce à ses droits et actifs digitaux sur la chaîne, ce qui stimule l'optimisation de la gouvernance et forme finalement un paysage de gouvernance compétitif, ouvrant un nouveau chapitre de l'ère du Bitcoin.

Mots-clés : société décentralisée ; individu souverain ; mise en chaîne des personnes ; capitalisation des données ; revenu de base universel ; époque des bitcoins.

Introduction : La migration éternelle - La voie de la liberté des frontières géographiques aux territoires numériques

La liberté de migration est le droit le plus ancien et fondamental de l'humanité. Avant la formation des États-nations et des frontières fixes, les tribus et les familles pouvaient migrer en fonction de leurs besoins de survie et de sécurité, choisissant des environnements plus favorables. Ce mécanisme de rétroaction basé sur la migration est une contrainte primitive du pouvoir — il n'élimine pas le pouvoir, mais permet toujours son remplacement.

La civilisation agricole et la construction de l'État ont resserré cette liberté : la population et la terre sont liées, le pouvoir ancre l'individu à son lieu de naissance par le biais d'une « autorisation irrévocable », et le contrat social passe d'une relation dynamique de réciprocité à une contrainte statique. Le coût de la migration pour l'individu est élevé, et la récupération du pouvoir est difficile.

Cependant, la quête de la liberté individuelle n'a jamais disparu et a donné naissance à deux grandes tendances :

1. Évasion verticale : les immigrants individuels recherchent une société de droit plus libre et plus prospère, réalisant un choix actif en matière de gouvernance et de services.

2. Union horizontale : fusion des États-nations pour obtenir des biens publics de niveau supérieur, élargissant les droits de circulation et les frontières du marché.

Ces deux tendances pointent vers une demande centrale : les gens cherchent toujours un cadre qui permet de « voter avec leurs pieds » à un coût inférieur et avec une efficacité supérieure.

Aujourd'hui, la technologie blockchain, en particulier DeSoc sur Ethereum, ouvre une troisième voie : celle de construire un tout nouveau domaine numérique. Ici, le droit de « voter avec ses pieds » est réattribué à chaque individu de manière native et à faible coût grâce à la technologie.

Cet article vise à démontrer que le DeSoc, basé sur le « chainage des personnes », est le dernier chapitre de la migration éternelle de l'humanité à l'ère numérique, qui réalisera la déconstruction ultime de « l'autorisation irrévocable » et accélérera l'évolution de la civilisation vers l'ère des bits.

Niveau d'identité - De « données à découvert » à « la souveraineté entre les mains des individus »

1. Pierre angulaire théorique : De SBT à la vision de « combinabilité sociale »

Vitalik Buterin a posé les bases théoriques de la prochaine génération de systèmes d'identité dans des articles tels que « Société décentralisée : à la recherche de l'âme du Web3 » et « Quel est mon avis sur la preuve d'identité biométrique ? ». Le concept d'« identité liée à l'âme » (Soul-Bound Identity) qu'il propose, avec son principal vecteur SBT (token lié à l'âme), n'est pas un autre type d'actif financier, mais un certificat non transférable qui porte l'historique social, le crédit et les contributions d'un individu. L'objectif ultime de ce système est de construire une combinabilité sociale - permettant à chaque « personne » indépendante d'avoir une base sociale identifiable, digne de confiance et incitative sur la chaîne.

2. Architecture technique : pile d'identité souveraine et processus de normalisation

La vision de « l'identité humaine sur la chaîne » passe de la théorie à la réalité technique grâce à une série de normes communautaires Ethereum (EIP/ERC). Son cœur technique est une « pile d'identité souveraine » à trois niveaux, propulsée par le consensus de la communauté :

2.1 DID : racine de souveraineté et point d'ancrage d'identité standardisée

Les identifiants décentralisés conformes aux normes W3C DID offrent aux individus la capacité de générer et de contrôler pleinement leur « identité racine ». Sur Ethereum, ce concept est concrétisé par l'EIP-4361 (Sign-In with Ethereum, SIWE). Cette norme permet aux utilisateurs de se connecter directement à des applications tierces en utilisant leur compte Ethereum, réalisant ainsi la décentralisation des méthodes d'authentification, ce qui constitue une étape clé vers le retour de la souveraineté d'identité aux individus. Parallèlement, l'EIP-712 (signature de données structurées) garantit la sécurité et l'expérience utilisateur pour les DID lors de la signature de déclarations hors chaîne complexes et lisibles (comme les certificats d'identité).

2.2 Preuves à divulgation nulle de connaissance : bouclier de la vie privée et moteur de certificats vérifiables

La preuve à divulgation nulle de connaissance (ZK) est une couche d'amélioration de la confidentialité dans la pile d'identité. Elle garantit la véracité des déclarations d'identité (comme « J'ai plus de 18 ans ») sans avoir à exposer l'ensemble des données (comme la date de naissance) grâce à des mécanismes cryptographiques « vérifiables mais invisibles ». Bien que ZK soit en soi un primitif cryptographique, son application dans le domaine de l'identité est propulsée par des propositions exploratoires telles que l'ERC-5833 (combinaison de conformité à la confidentialité pour les jetons liés aux âmes), visant à résoudre les défis de conformité et de confidentialité des SBT.

2.3 SBT : L'âme de la société et le conteneur de l'historique on-chain

En tant que conteneur de données d'identité et module de parcours social, la forme du SBT est en cours de définition et d'optimisation par plusieurs propositions ERC. Son idée fondamentale provient de l'ERC-721 (norme de jeton non fongible), mais la caractéristique clé de « non transférabilité » est conférée par des normes d'extension spécifiques : l'ERC-4973 et l'ERC-5192 (jeton d'âme minimum) sont deux propositions concurrentes visant à définir la logique centrale du SBT, toutes deux injectant la propriété de « non transférabilité » dans le jeton et liant ses métadonnées à l'identité. De plus, l'ERC-1155 (norme de jeton multiple), en raison de sa capacité de traitement par lots efficace, est souvent envisagé pour délivrer et gérer un grand nombre de certificats SBT combinables, construisant ainsi l'ADN social programmable d'un individu dans le monde numérique.

Cette pile technologique, composée de DID (EIP-4361/712) + ZK (amélioration de la confidentialité) + SBT (ERC-4973/5192/1155), basée sur des normes communautaires, est l'architecture interopérable la plus fondamentale permettant à DeSoc de passer du livre blanc au contrat intelligent.

3.Pratiques écologiques : Carte précoce de la personnalité sur la chaîne

Actuellement, les expériences d'identité dans l'écosystème Ethereum présentent des caractéristiques de « recherche fragmentée ».

Une série de projets de pointe s'efforcent de mapper la théorie de l'identité abstraite à un réseau de personnalités numériques concret :

Lens Protocol / Farcaster : Mettre la carte sociale sur la blockchain, rendant les relations sociales et l'influence des actifs portables et vérifiables.

Worldcoin : Malgré les controverses, sa tentative de vérifier la « singularité humaine » par la biométrie révèle un chemin pour résister aux attaques de type sorcière et réaliser une distribution d'identité inclusive.

Proof of Humanity / Idena : Grâce à différents mécanismes de « preuve d'humanité », il s'efforce de distinguer les individus réels des identités fausses sur la chaîne, préservant ainsi les fondements de l'authenticité de DeSoc.

Gitcoin Passport / ENS : En intégrant les contributions sur chaîne, l'identité de domaine et les certificats de réputation, construire un dossier de base quantifiable pour le capital social des individus.

Ces pratiques ressemblent à des puzzles. Bien qu'elles aient réalisé des percées dans des dimensions uniques telles que le social, l'identité et la biométrie, elles ont objectivement formé des « fragments de réputation multiforme », mais n'ont pas encore réalisé la « personnalité numérique combinable » requise par le DeSoc.

Dans ce contexte, l'exploration de projets comme Credinet est particulièrement importante. Ils ne se contentent plus de décrire de manière isolée une certaine caractéristique de « l'homme », mais intègrent des outils tels que MACI (un outil de calcul vérifiable pour lutter contre la manipulation des interactions), tentant de construire un cadre d'identité numérique permettant aux utilisateurs de porter et de prouver des fragments de crédit multidimensionnels. Le projet part de plusieurs modules de preuves ZK indépendants pour créer un portrait « Lego » des droits individuels qui est durable, vérifiable et combinable, afin d'atteindre les objectifs de « portrait unifié + fragmentation des droits + protection de la vie privée contre la contrainte + gouvernance décentralisée ».

4. Raisons réelles : passer des points de douleur de l'industrie à l'infrastructure civile

Construire une identité décentralisée n'est pas seulement une évolution technologique, mais aussi un besoin rigide du développement réel de la blockchain.

Conduite par l'industrie : des applications financières avancées comme l'assurance, le crédit et la gouvernance décentralisée dépendent d'une identité fiable pour réaliser une tarification des risques précise et une distribution des incitations.

Civilisation propulsée : dans le grand récit de la civilisation Ethereum, DeSoc n'est pas une simple extension de DeFi, mais une révolution paradigmatique de la structure sociale. Établir une infrastructure d'identité fiable est la fondation de la nouvelle civilisation.

Compétition par la concurrence : La prochaine courbe de croissance de l'industrie ne devrait pas être piégée dans la compétition interne de DeFi, mais devrait se tourner vers la construction d'infrastructures sous-jacentes telles que la couche d'identité, qui présentent des externalités positives et des effets de réseau, et tirer pleinement parti de l'avantage irremplaçable de la neutralité de confiance d'Ethereum.

Conclusion : Lorsque le crédit, les capacités et le réseau de relations d'un individu deviennent des actifs numériques portables et migratoires, l'humanité retrouve une liberté essentielle dans le monde numérique : la migration.

La construction de la couche d'identité est donc bien plus qu'une simple mise à niveau technique. C'est la reconnaissance ultime des droits individuels et le point de départ historique du passage de la civilisation Ethereum d'un “contrat capital” à un “contrat social”. À partir de maintenant, l'homme n'est plus un prisonnier des algorithmes, mais un véritable nœud souverain dans le monde de la chaîne.

La construction de ce niveau d'identité fait que « l'individu » devient pour la première fois dans le monde numérique une entité unique, avec une histoire et une réputation complètes, et donc inconfondable, fournissant une unité atomique fiable pour toutes les activités socio-économiques suivantes.

Niveau économique : de « Lego financier » à la reconstruction écologique du « Lego social »

Lorsque des identités numériques fiables et riches deviennent une réalité, un système de marché basé sur la confiance émergera. Les individus pourront se libérer des contraintes géographiques, évoluant de “nomades numériques” à “citoyens numériques”, vivant et créant dans une nouvelle économie construite sur la confiance algorithmique.

3.1 Le crédit est le capital : L'émergence de la finance de la personnalité

Lorsque l'identité de confiance devient une réalité universelle, un marché financier basé sur le crédit personnel peut être construit.

Les membres du DAO peuvent émettre des « obligations de réputation » (un instrument de dette garanti par des revenus futurs de travail ou de contribution) avec un SBT ;

Les développeurs open source peuvent obtenir un « prêt de confiance » en fonction de leur historique de contributions ;

Des communautés de haute réputation peuvent même émettre des stablecoins garantis par un crédit collectif.

Le seuil financier a été complètement aboli. La confiance est définie par des algorithmes et des comportements dynamiques en temps réel. La finance revient à son essence - l'expression quantitative de la confiance sociale. Ainsi, les activités financières ne sont plus un jeu réservé au capital, mais une extension naturelle du crédit de la personnalité.

3.2 La réputation est la productivité : la naissance du marché des idées

Lorsque l'identité fiable porte un riche parcours individuel, un tout nouveau « marché de la pensée » peut être débloqué. Toutes les unités de création, les interactions et les évaluations se cristallisent en un portefeuille d'actifs de réputation pour le producteur. Le savoir peut être titrisé, l'influence peut être investie, la collaboration peut être quantifiée. Dans ce nouveau marché, les personnes dignes de confiance deviennent les plus productives. À ce moment-là, un « marché de la pensée » basé sur la confiance comme unité de règlement se forme.

3.3 Identité et système : mise en chaîne de l'économie réelle

Le système d'identité fiable fournit un pont institutionnel pour la fusion de l'économie réelle et de l'économie sur la chaîne.

Les entreprises, les communautés et autres organisations peuvent mapper leur structure juridique en une identité souveraine sur la chaîne, permettant aux relations complexes telles que les droits de propriété, les droits de gouvernance et les droits d'actifs d'être exécutées automatiquement via des contrats intelligents.

Transformation de l'entreprise en DAO : les actions et les droits de vote sont représentés par des NFT/SBT.

Financement communautaire : les règles de gouvernance et la répartition des bénéfices sont encapsulées par le code.

Cela a réalisé un passage du “confiance légale” à la “confiance algorithmique”, établissant ainsi une base de confiance pour l'onboarding du monde réel.

3.4 Changement de paradigme économique : confiance endogène et reconstruction de l'ordre

Lorsque des individus dignes de confiance deviennent l'unité de base de l'économie, le paradigme de fonctionnement de l'ensemble de l'économie change. Cela se traduit par : des coûts de transaction proches de zéro et des coûts de malveillance proches de l'infini.

Effondrement des coûts de transaction : la confiance devient un mécanisme endogène

Les systèmes d'identité et de crédit sur la blockchain éliminent les trois principales frictions : l'asymétrie d'information, le manque de confiance et les difficultés d'exécution. La confiance passe d'un coût externe élevé à une propriété algorithmique endogène peu coûteuse, et le système économique en résulte.

Transition de la société à forte friction vers une société à faible friction.

Le coût de la malveillance grimpe en flèche : le crédit devient une contrainte permanente

L'intransférabilité des SBT lie de manière permanente l'individu à son historique d'actions. Une seule fraude peut entraîner des dommages à la réputation sur la blockchain, entraînant la perte de toutes les opportunités de collaboration tant que la situation n'est pas réparée. Dans un calcul rationnel, maintenir sa réputation devient la seule stratégie optimale.

La civilisation de la confiance arrive : de l'État de droit à l'autonomie

Lorsque le coût des transactions tend vers zéro et que le coût de la malveillance tend vers l'infini, la base de l'ordre social passe de la contrainte externe à la contrainte interne. L'état de droit évolue vers “l'autodiscipline de la confiance”, et la régulation cède la place à “la contrainte de la réputation”. Nous passons d'une “société de contrats” à une “civilisation de la crédibilité”.

3.5 L'essor des nomades numériques

Lorsque les “gens” sont établis comme des entités numériques fiables et riches, les “nomades numériques” qui échappent aux limites territoriales deviennent réellement des citoyens numériques. Leur source économique de base (UBI) se compose de deux parties.

Revenus d'actifs de données

Une identité en ligne active et fiable constitue en elle-même un actif de données générant des revenus de manière durable. Les individus peuvent, tout en protégeant leur vie privée (par exemple, via des preuves à divulgation nulle de connaissance), autoriser l'utilisation de leurs droits de données à des demandeurs tels que l'entraînement de l'IA, l'analyse de marché, etc., afin d'obtenir un revenu stable et passif en droits de données.

Revenu du réseau de nœuds

En fournissant des ressources de base au réseau (telles que le staking PoS, le stockage / la puissance de calcul des dispositifs DePIN), les individus obtiennent des revenus correspondants pour la maintenance du réseau. Ce revenu, avec les revenus des actifs de données, constitue la base de revenu universel garantissant la sécurité économique de base dans le DeSoc.

Gouvernance : de « procuration complète » à « autorisation par bits »

La nature du pouvoir réside dans la possession et le contrôle des droits des autres. Depuis la naissance de la société politique, ce pouvoir provient de la cession des droits individuels.

À l'époque de la royauté, la cession des droits était unique, irrévocable, et même les droits des générations futures étaient transférés de manière permanente ; à l'époque constitutionnelle, la cession des droits se faisait en fonction des cycles électoraux.

Les deux modes ont en commun que : la cession des droits est à long terme dans le temps et globale dans son étendue.

Lorsque le pouvoir est transféré de manière globale et permanente, l'individu perd son principal levier pour contrebalancer le pouvoir. La liberté de migration devient alors le mécanisme de défense ultime de l'individu contre le pouvoir.

Lorsque les droits individuels deviennent des données on-chain décomposables, combinables et transférables, et ne sont plus bloqués par des frontières géographiques, ce mécanisme de défense est techniquement activé de façon permanente. Le schéma de pouvoir politique millénaire connaît ainsi une restructuration fondamentale : le pouvoir est contraint de passer du monopole à la concurrence, de la coercition au service. RWO, RWE (réel monde enything) seront redéfinis et itérés rapidement sous ce nouveau paradigme de pouvoir.

4.1 DAO : en tant qu'expérimentation institutionnelle de la « cité numérique »

Chaque DAO, qu'il s'agisse de gérer un protocole, d'opérer une communauté ou d'investir, peut être considéré comme une micro « cité numérique ». Ils possèdent :

Constitution écrite : statuts et règles de gouvernance encapsulés sous forme de contrats intelligents ;

Trésorerie autonome : un coffre communautaire géré par le code ;

Groupe citoyen : entité de droits composée de détenteurs de jetons et de contributeurs.

4.2 Affinement libre : « Migration de chaîne » et configuration d'identité multidimensionnelle

Dans le monde physique, l'immigration signifie un changement unique et lié de l'appartenance politique, de l'environnement économique et de la vie culturelle, avec des coûts élevés et un processus difficile.

Dans DeSoc, la « migration de chaîne » réalise un détachement libre et une précision. Un individu peut jouir d'une grande réputation dans un DAO technique grâce à ses contributions en programmation, tout en devenant un membre central d'un DAO culturel en raison de son goût artistique. Il peut choisir d'exercer des droits de gouvernance dans un DAO partageant des idées communes, tout en réalisant une allocation d'actifs dans un DAO offrant de meilleurs services financiers.

Cette capacité à configurer de manière précise les droits multidimensionnels des individus entre différentes cités numériques marque la première réalisation par l'humanité d'un choix libre, intégré et à faible coût.

4.3 Compétition de gouvernance : la « compétition d'attractivité » des institutions et de la culture

Des coûts de « migration de chaîne » extrêmement bas permettent à la concurrence entre les DAO de dépasser le paradigme traditionnel, évoluant en une compétition d'« attractivité institutionnelle » à tous les niveaux.

Pour attirer et retenir des « citoyens numériques » de grande valeur, le DAO doit continuellement optimiser son offre institutionnelle :

Attractivité politique : une gouvernance plus transparente, des votes plus équitables, une autorisation plus réversible ;

Attractivité économique : un système fiscal plus raisonnable, des opportunités de revenus plus riches, des services publics plus puissants ;

Attraction culturelle : une atmosphère communautaire plus inclusive, des valeurs plus marquées, un écosystème créatif plus dynamique.

Cette compétition engendrera une innovation institutionnelle sans précédent, tout comme la prospérité des cités-États dans l'histoire. En fin de compte, la qualité de la gouvernance et la vitalité culturelle détermineront directement le sort d'une cité numérique.

Intégration des systèmes : L'émergence de DeSoc - un écosystème social dynamique et organique

Lorsque les « personnes » sont pleinement certifiées sur la chaîne, et que leur identité, leur crédit et leur participation à la gouvernance évoluent de manière dataisée et combinable, la société commence à présenter une structure émergente dynamique.

Il ne dépend plus de la planification centrale ou de la conception macroéconomique, mais est généré par le choix libre de millions d'individus et la collaboration automatique des contrats intelligents.

L'essence de DeSoc (société décentralisée) réside précisément dans ce mécanisme de génération d'ordre ascendante.

Au niveau individuel : chaque personne, en tant qu'individu souverain, possède une identité numérique qui porte l'ensemble de ses droits, bénéficie d'une protection de base par le biais d'actifs de données et de revenus de nœuds, réalise son développement personnel grâce à des preuves de contribution, et jouit d'une autonomie et d'un sentiment de sécurité sans précédent.

Niveau de gouvernance : Les DAO se livrent une concurrence systémique pour attirer les talents et l'attention, ce qui entraîne une optimisation continue des modèles de gouvernance, formant ainsi un « marché ouvert de la gouvernance ».

Niveau systémique : l'ensemble de la société présente une dynamique et une vitalité organiques. Le pouvoir est efficacement dompté (par le biais de l'autorisation réversible), l'innovation est grandement encouragée (par le biais de la preuve de contribution), la dignité individuelle et l'autonomie économique sont fondamentalement garanties.

Dans ce système, le pouvoir devient une autorisation temporaire, les institutions deviennent du code actualisable, et le contrat social a pour la première fois la possibilité d'évoluer en temps réel.

C'est un redémarrage de la civilisation humaine : une société qui n'est plus liée par les territoires, les identités ou les systèmes, renaissant spontanément dans le monde des bits.

Conclusion : Vers une ère des bitcoins auto-propriés, autonomes et autogérés.

L'émergence de la “Trilogie de la civilisation blockchain” converge ici, formant une boucle logique solide :

Nous avons révélé l'outil de la maîtrise du pouvoir – l'autorisation réversible, qui transforme le pouvoir des biens monopolaires en services maîtrisables par les individus ;

Nous avons posé la pierre angulaire du porteur de civilisation - la neutralité fiable, le consensus mondial et la programmabilité d'Ethereum, créant ainsi une base sous-jacente sans autorisation et décentralisée pour le DeSoc ;

Nous avons esquissé le plan d'une nouvelle société - avec “l'ascension de l'homme sur la chaîne” comme prologue, à travers la vérification de l'identité, l'autonomie économique et la concurrence en matière de gouvernance, pour finalement atteindre une civilisation numérique centrée sur l'homme.

Cela marque un profond déplacement du tissu civilisé : passant de l'ère atomique fondée sur la matière et l'énergie à l'ère des bits construite sur les données et l'information.

Les lois de l'ère atomique sont l'ancrage géographique, la rareté des ressources et la centralisation du pouvoir. La structure sociale et les institutions sont emprisonnées par la « logique atomique » du monde physique - tout a une position et un poids, la migration est difficile.

Le paradigme de l'ère des bits est la fluidité mondiale, la reproductibilité illimitée et la décentralisation du pouvoir. Tous les éléments de l'individu et de la société - identité, actifs, confiance et relations - sont décomposés en unités de bits programmables, combinables, vérifiables, rétractables et librement transférables.

Il transforme “l'identité” d'un mandat général en une propriété personnelle.

Elle transforme la “gouvernance” d'une gestion monopolistique en un service autonome ;

Il permet aux “revenus” de passer de la domination du capital à la jouissance des créateurs.

L'idéal de Lincoln dans le discours de Gettysburg « du peuple, par le peuple, pour le peuple » (of the people, by the people, for the people) se voit ici attribuer une nouvelle signification à l'époque, se matérialisant à partir du grand récit collectif en tant que pratique de vie de chaque individu souverain : « de moi-même, par moi-même, pour moi-même » (of myself, by myself, for myself).

C'est l'époque des bitcoins.

Réflexion

1. Si la « mise en chaîne des individus » devient la norme (identité, parcours, crédit sur la chaîne), votre « liberté » la plus essentielle sera-t-elle amplifiée ou réduite ? Quelles libertés seront amplifiées (droit de choix, droit de migration, droit de participation) ? Quelles libertés seront discrètement restreintes (droit à l'oubli, droit de recommencer, espace pour commettre des erreurs anonymement) ?

2. Dans le récit du « individu souverain », ce que vous craignez le plus est : que les autres ne vous considèrent pas comme une personne, ou que le système vous considère trop sérieusement comme une « personne calculable » ?