Le prix caché : pourquoi "zéro frais de courtage" ne raconte pas toute l'histoire

Lorsque Robinhood a révolutionné l’investissement de détail en promettant des transactions sans commission en 2013, l’industrie a changé du jour au lendemain. Aujourd’hui, même des courtiers traditionnels comme Merrill Lynch et Chase ont adopté des plateformes sans commission. Mais voici le piège : zéro frais de courtage ne signifient pas zéro coûts. Les investisseurs paient toujours — ils ne le voient simplement pas sur la fiche de frais.

Où va l’argent réel

Les transactions d’actions et d’ETF peuvent être gratuites, mais ce n’est qu’une partie de l’équation. La dépense réelle pour les investisseurs provient de ce qu’on appelle le spread — l’écart entre le prix payé par l’acheteur et celui reçu par le vendeur. Sur une seule transaction d’options, cela peut rapidement s’accumuler.

Considérez ceci : pour acheter une option d’achat IBM novembre 100, vous pourriez payer 5$, alors que le vendeur sur le marché ne reçoit que 4,80$. La différence de 0,20$ disparaît dans l’éther. Multipliez cela par des milliers de transactions, et ces petits écarts deviennent des drains importants sur votre portefeuille.

Ce que montrent réellement les données

Une étude de recherche révolutionnaire a examiné près de 7 000 transactions d’options sur six grandes plateformes — Robinhood, Fidelity, Vanguard, Charles Schwab, E*Trade et TD Ameritrade. Les résultats ont été révélateurs.

Les traders Robinhood ont supporté un coût de transaction aller-retour de 6,8 % par transaction. Cela signifie que pour chaque $100 en options négociées, 6,80$ s’évaporent à cause d’un prix défavorable. À l’autre extrémité, Vanguard a affiché un coût aller-retour négatif de 0,3 % — offrant en réalité une meilleure exécution que la moyenne du marché.

Le coupable ? Le paiement pour flux d’ordres. Robinhood est rémunéré en acheminant ses transactions vers des lieux d’exécution spécifiques. Bien que la société affirme que cela ne nuit pas aux clients, les données suggèrent le contraire : Robinhood remplit ses ordres aux extrêmes du spread bid-ask, tandis que des concurrents comme Vanguard négocient de meilleurs prix plus proches du milieu.

Mais attendez — il y a un contrepoint

La situation devient plus complexe lorsque l’on prend en compte ce que ces autres courtiers facturent réellement. Vanguard ajoute un $1 frais par contrat d’option, tandis que Schwab, Fidelity, E*Trade et TD Ameritrade facturent 65 cents chacun. Lorsque les chercheurs ont inclus ces coûts explicites, Robinhood s’est avéré être l’option la moins chère pour les transactions avec des spreads minimes (autour de 1 cent).

Le compromis : Robinhood gagne sur les options à spreads étroits, mais pour la majorité des options avec des spreads plus larges, les courtiers traditionnels deviennent la meilleure proposition de valeur une fois que vous prenez en compte le coût total réel.

Que devriez-vous faire en réalité ?

La leçon n’est pas d’éviter complètement les plateformes sans commission — c’est d’aller au-delà du titre marketing. « Zéro frais de courtage » est techniquement exact mais délibérément incomplet. Tout comme les fonds communs « sans frais de chargement » siphonnent silencieusement les dépenses annuelles, les plateformes gratuites de trading prélèvent des coûts via la qualité d’exécution, les pratiques de routage et la microstructure du marché.

Avant de choisir un courtier, comparez les coûts totaux de transaction, pas seulement les frais en tête d’affiche. Comprenez comment vos ordres sont exécutés et quels incitatifs votre courtier doit suivre. En investissement, ce que vous ne voyez pas sur la facture est souvent ce qui vous coûte le plus.