Que signifie le fait d’être « unbanked » ?

Les personnes non bancarisées désignent les individus dépourvus d’accès aux institutions financières traditionnelles et ne disposant ni de compte bancaire, ni de carte de crédit, ni d’autres outils financiers essentiels. On estime à près de 1,7 milliard le nombre d’adultes non bancarisés dans le monde, principalement concentrés dans les pays en développement et les régions économiquement fragilisées. Cette population reste exclue du système financier classique en raison de facteurs tels que l’absence de documents d’identité, des revenus irréguliers, l’isolement géographique ou un manque de culture financière. Cela les empêche de sécuriser leurs fonds, d’accéder au crédit, d’effectuer des paiements à distance ou de constituer un historique de crédit, ce qui limite leurs perspectives économiques et leur sécurité financière.

Impact sur le marché des non bancarisés

Le phénomène des non bancarisés exerce une influence considérable sur les marchés mondiaux et les écosystèmes financiers :

1. Catalyseur de solutions financières alternatives : Les innovations fintech telles que les paiements mobiles, les portefeuilles numériques et les cryptomonnaies comblent les lacunes laissées par les banques traditionnelles, en offrant des services financiers de base aux non bancarisés.

2. Création de marchés inexploités : Les institutions financières et les entreprises technologiques identifient le potentiel commercial de cette clientèle et développent des produits et services accessibles à faible coût.

3. Renforcement de l’inclusion financière : Les gouvernements, les organisations internationales et le secteur privé collaborent pour élaborer des politiques, construire des infrastructures et déployer des technologies innovantes afin de réduire l’exclusion financière.

4. Accélération de l’adoption des cryptomonnaies dans certaines régions : Dans les pays où le système bancaire est instable ou l’inflation élevée, les cryptomonnaies deviennent des alternatives pour préserver la valeur et faciliter les transactions.

5. Essor des systèmes financiers informels : En l’absence de services bancaires, des dispositifs tels que le crédit communautaire ou les groupes d’épargne tournante émergent, mais ces services comportent souvent des coûts et des risques élevés.

Risques et défis de la non bancarisation

Les non bancarisés font face à de nombreux obstacles dans leur vie quotidienne et la gestion de leur patrimoine :

1. Risques liés à la dépendance aux espèces : Le recours aux paiements en espèces accroît le risque de vol ou de perte, et l’absence de traçabilité complique le suivi des flux financiers.

2. Coût élevé des services financiers : Les non bancarisés subissent souvent des frais élevés pour des opérations courantes telles que le transfert de fonds ou l’encaissement de chèques.

3. Barrières numériques : Même en présence de solutions digitales, le manque d’équipement, de connectivité ou de compétences techniques limite leur accès.

4. Faible régulation et protection des consommateurs : Les services financiers informels, généralement non réglementés, exposent leurs utilisateurs à des risques accrus de fraude et à des conditions défavorables.

5. Problèmes d’identification : De nombreux non bancarisés ne possèdent pas de documents officiels, ce qui freine leur accès aux procédures de vérification des institutions financières classiques.

6. Obstacles à la constitution d’un historique de crédit : Sans historique bancaire, les individus ne peuvent pas bâtir un dossier de crédit, ce qui complique l’accès au financement ou à d’autres produits financiers.

Perspectives d’avenir pour les non bancarisés

Les évolutions en matière de lutte contre l’exclusion financière laissent entrevoir des perspectives encourageantes :

1. Solutions d’identité numérique : La blockchain et les technologies biométriques offrent de nouveaux modes de vérification permettant aux personnes sans papiers officiels d’accéder aux services financiers.

2. Opportunités de la finance décentralisée (DeFi) : La technologie blockchain construit des écosystèmes de services financiers indépendants des banques traditionnelles, abaissant les barrières à l’entrée.

3. Innovations réglementaires : Les autorités financières adoptent des dispositifs plus inclusifs, comme la simplification des procédures de vérification et les bacs à sable réglementaires pour encourager l’innovation en matière d’inclusion financière.

4. Extension des partenariats public-privé : Les gouvernements et le secteur privé intensifient leur coopération pour bâtir l’infrastructure numérique et élargir la couverture des services financiers.

5. Déploiement de l’éducation financière : Les programmes visant à améliorer la culture financière et les compétences numériques se multiplient, permettant aux non bancarisés de mieux utiliser les nouveaux outils financiers.

6. Expansion du réseau mobile : Avec la généralisation des smartphones et la baisse des coûts d’accès à Internet, davantage de populations pourront accéder aux services financiers mobiles.

L’inclusion financière constitue un levier essentiel du développement durable et la résolution de la problématique des non bancarisés ne relève pas uniquement de la justice économique, mais s’avère déterminante pour libérer le potentiel de croissance à l’échelle mondiale. Portés par le progrès technologique, les réformes réglementaires et une prise de conscience sociale accrue, il est possible d’escompter un accès plus large et plus équitable aux services financiers pour les non bancarisés dans les années à venir. Grâce à l’innovation, aux cryptomonnaies et à la blockchain, associées à la mutation des modèles économiques des institutions financières traditionnelles, le système financier mondial évolue vers une plus grande inclusion.